Moi

Pour écrire ce texte, je me suis simplement assis dans l'atelier, au poste de travail, et ai contemplé toute l'œuvre, c'est- à-dire l'ensemble des sculptures. L'impression qui a découlé de cette observation a été d'avoir affaire à une grande famille.Tous semblables, au-delà de leur couleur de peau et de leur type africain ou moyen-oriental: par leur regard!En effet, les pièces ont toutes les yeux dans le vague, impossibles à fixer, et semblent regarder ou se remémorer quelque chose.Mais de ce regard nait aussi leur diversité, dans l'appartenance à cette famille. car s'ils fixent tous la même chose, le même point, au loin, ils l'appréhendent tous différemment. Certains doucement, avec un demi-sourire, d'autres avec anxiété, voire avec crainte. Et je pense qu'au fond, l'objet de leur regard, c'est leur créatrice.Toutefois, si le destinataire de ce regard les rassemblent, les sculptures sont différentes par leur forme de visage, leur chevelure ou l'absence de celle-ci, par leur âge, par leur appartenance ethnique. Mais surtout par le "vécu" qui émane d'elles.Et l'on reconnait ici une des plus grandes qualités de l'artiste : en dehors de son don artistique, sa propension à mettre en contact et rassembler des personnes que tout oppose, pour en faire une oeuvre.

Martin Monin